sábado, 17 de janeiro de 2009

"(...) je voulais me trouver face à face avec mes imaginations vénitiennes ; voir comment cette mer divisée enserrait de ses méandres, comme les replis du fleuve Océan, une civilisation urbaine et raffinée, mais qui, isolée par leur ceinture azurée, s’était développée à part, avait eu à part ses écoles de peinture et d’architecture ; admirer ce jardin fabuleux de fruits et d’oiseaux de pierre de couleur, fleuri au milieu de la mer, qui venait le rafraîchir, frappait de son flux le fût des colonnes et, sur le puissant relief des chapiteaux, comme un regard de sombre azur qui veille dans l’ombre, posait par taches et fait remuer perpétuellement la lumière. Oui, il fallait partir, c’était le moment.

Marcel Proust , À La Recherche du Temps Perdu. La Prisonnière

Sem comentários:

Enviar um comentário